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jeudi 28 avril 2011
Ce jeudi 28 avril 2011, les bureaux de Biotope situés à Rezé ont, pendant quelques minutes, été envahis par une cinquantaine de personnes. Biotope est une boite d’études écologiques qui bossent notamment sur des études préalables à la construction de grandes infrastructures et notamment sur le projet d’aéroport de Notre Dames des Landes. Leur rôle est alors d’inventorier les espèces animales et végétales, les zones humides, éventuellement de rapporter les associations d’espèces remarquables... Bref, décrire la faune et la flore afin qu’on sache un peu ce qui va être détruit avant que les bulldozers arrivent. C’est la loi qui veut ça. La boîte propose donc ensuite à son client (ici, Aéroports du Grand ouest, Vinci si vous préférez) des mesures "d’atténuation" ou/et de "compensation". En d’autres termes comment peut-on détruire gentillement ou comment donner l’impression qu’on fait attention.
Plusieurs fois, sur le terrain à Notre Dames des Landes, les naturalistes de Biotope avaient rencontré des résistances. Voici le ton du message qui leur a été apporté :
"Peut être les mesures compensatoires ou d’atténuation que vous serez en mesure de proposer suffisent à satisfaire votre bonne conscience, suffisent à vous faire oublier que vous travailler sous contrat avec la multinationale du béton, Vinci... Nous sommes ici pour vous rappeler cette abberrante contradiction. Le bétonnage de 2000 ha de terres sacrifiées sur l’autel du progrès et du profit des actionnaires de Vinci ne sera jamais écologique. Il n’y a pas d’aéroport écologique. On croirait un tel oxymore sorti tout droit de la novlangue de 1984. Il paraîtraît même a priori superflu de rappeler la contradiction tant les mots semblent parler d’eux-mêmes. Et pourtant... a grand renforts de communication , on certifie l’édifice comme étant de "Haute qualité environnementale", on annonce la création d’une AMAP pour les salarié-es de l’aéroport, d’une ferme de démonstration et enfin grâce aux études d’impacts on peut parler des solutions d’atténuation ou compensatoires et ainsi, Vinci et les pouvoirs publics parviennent à repeindre le béton en vert, à dissimuler l’évidence.
Biotope et ses salarié-e-s participent aujourd’hui grandement à donner, volontairement ou non, la légitimité écologique à un projet et à ses promoteur-e-s.
Il n’est pas trop tard pour s’opposer à ce que quelques technocrates et politicie-nnes ont décidé pour notre avenir. Il n’est pas trop tard si quelques rouages prennent leurs responsabilités et refusent de se rendre complices de la catastrophe. On n’empêche pas un projet de se faire lorsqu’on est sous contrat avec son promoteur, prétendre le contraire est lâche et de mauvaise foi et n’a d’autre objectif que de se cacher à soi même sa propre responsabilité et évite commodément de ne pas en tirer les conséquences : refuser d’obéir, refuser de jouer le jeu d’une étude d’impact d’un projet dont chacun sait qu’il est une absurdité impardonnable d’un point de vue écologique.
Il est peut être agréable de compter les petits oiseaux, les tritons crétés et les reptiles, de se balader dans la forêt ou d’inventorier les zones humides dans un paysage bucolique, seulement voilà, nous ne voulons pas de votre inventaire, nous n’avons pas besoin de votre expertise pour savoir que nous ne nous laisserons pas "aménager notre cadre de vie" quoique que vous puissiez en penser et quoique puisse en décider quelques élites dirigeantes.
Il est naïf d’espérer éveiller une lueur écologiste dans l’esprit de nos dirigeants ou des cadres de Vinci. Nous ne voulons compter que sur nous mêmes, c’est pourquoi nous nous opposerons à toute avancée vers la réalisation du projet qu’il se cache sous le voile hypocrite de l’étude environnementale ou ou contraire qu’il se montre tel qu’il est, massivement refusé par une population et n’avançant que sous couvert d’une armada de gendarmes."
On attend toujours à cette heure-ci, l’annonce de démissions chez Biotope...
source : Indymedia Nantes