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lundi 21 mars 2016
Le mardi 15 mars 2016 un message de soutien issu de l’assemblée générale du mouvement contre l’aéroport a été adressé aux grévistes de la faim de la jungle de Calais entrés en grève depuis le 2 mars1. Dans la continuité, depuis Calais nous lançons aujourd’hui un appel large et urgent à soutenir les réfugiés par une venue sur place et des actions décentralisées.
Lors des trois dernières semaines, le gouvernement a envoyé ses forces du maintien de l’ordre expulser plus de 3000 personnes de la seule maison qu’ils avaient, abris de fortune, cabanes en bois ou en bâche, elles n’en restaient pas moins leur maison. Le sale boulot de destruction a été effectué par SOGEA, filiale de VINCI.
A Notre-dame-des-Landes, le 26 mars, tous les habitants seront devenus illégaux et squatteurs de leur propre maison.
Une même logique se trouve derrière ces deux luttes. Une politique d’Etat, main dans la main avec des multinationales qui considèrent les individus comme des marchandises, de la force de travail, des nuisibles face à leur grand projet d’aménagement ou encore des inutiles dans le développement capitaliste qui n’a pour seul objectif que de renforcer encore et toujours les plus riches.
Ce qui se passe à Calais comme ailleurs, dans tous les camps dit d’« accueil » de migrants ne peut être toléré et doit être analysée comme une politique globale de contrôle des populations avec ou sans papiers dans laquelle nous sommes toutes et tous liés.
De la grève de la faim de Notre-dame-des-Landes à celle de la jungle de Calais. Le mercredi 23 mars prochain, des personnes ayant participé à la grève de la faim de 2012 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes viendront rencontrer les 9 réfugiés prêts à mourir pour faire valoir les droits de chaque être humain à vivre dans de bonnes conditions.2
Une chose les relie, pour les paysans de Notre-dame des landes la destruction de ce qui faisait leur vie équivalait à remettre en cause leur vie-même. Dans la jungle, les maisons, restaurants, épiceries qui sont construites sont des passages où une vie, malgré tout est possible en attendant « de pouvoir commencer à vivre vraiment ». Plus largement, comme la ZAD, la jungle est un lieu qui rend possible des formes d’organisations, d’autonomie, des rencontres et des solidarités. Et comme à Notre-dame-des-Landes, l’état n’a que peu de considérations pour des individus prêts à mettre leur vie en jeu. Le mouvement contre l’aéroport a pris de l’ampleur grâce a tous les soutiens qui se sont engagés, la mise en place de comités locaux, et toutes les présences aux différents moments clés comme l’a été la grève de la faim de 2012. L’appui d’autres luttes est également une des pierres indispensables à la lutte contre l’aéroport et son monde.
La soi-disante « crise des migrants » est une des manifestations de ce monde. Un soutien large et fort est nécessaire aujourd’hui pour que la voix des grévistes de la Jungle soit entendu.
Le 26 et 27 mars : Un week-end d’action et de présence contre la politique du gouvernement
Le week-end du 26 et 27 mars, un appel à actions décentralisées contre le PS a été lancés par le mouvement anti-aéroport. Venir à Calais, c’est la possibilité de lier ces luttes. C’est pourquoi nous invitons à rejoindre Calais à partir du vendredi 25 mars. Il n’y a pas d’infrastructure d’accueil, venez avec votre propre moyen de couchage, duvets, tentes, alimentation etc... Soyez le plus autonome possible. Il y a des restaurants pas cher dans la jungle mis en place par les réfugiés. L’eau du camp n’est pas potable. Prévoyez ce qu’il faut. Il est possible de rejoindre le centre-ville par bus.
Si besoin téléphone sur place : 07.51.02.17.33 et numéro de la légal 07.51.55.72.54
Le gouvernement est partout : appel à actions décentralisées et à participer à la campagne de recueil d’information sur les CAO (centre d’accueil et d’orientation) Nous appelons aussi toutes les personnes ailleurs, à organiser des actions décentralisées et à marquer leur soutien avec les réfugiés par des banderoles ou tout autres moyens de communication lors des actions décentralisées contre la construction de l’aéroport de Notre-dame-des-Landes et à d’autres moments. Un appel à également été lancé pour créer un réseau sur la centaine de CAO disséminés sur le territoire français devant « permettre 1) de mutualiser les compétences des un.e.s et des autres et 2) d’opposer une résistance commune dans les cas de situation inadmissibles ou de remise à la rue des personnes actuellement accueillies. »
L’appel peut être lu ici : https://nantes.indymedia.org/articles/33733