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SABORDAGE DE L’ACIPA ?

dimanche 15 juillet 2018

À qui profite le crime ?

L’Assemblée Générale de l’ACIPA, hier 30 juin 2018, n’a pas apporté les réponses que nous espérions et a plutôt posé multiples questions.

Pourquoi les personnes qui sans doute légitimement ne veulent plus participer au CA de l’ACIPA, ont-elles mis en place un sabordage en bonne et due forme ?
Dans n’importe quelle association, lorsque quelqu’un-e n’est plus d’accord ou est fatigué-e d’un engagement trop long, elle-il démissionne et laisse la place à une nouvelle équipe… Les tenants de la dissolution disposaient d’une courte majorité au sein du CA actuel. Ne fallait-il pas alors plutôt que de saborder l’association recourir à de nouvelles élections ?

Les tenants de la dissolution avancent quelques raisons :

- L’objet de l’association (l’abandon du projet d’aéroport) est devenu caduque : les articles suivants des statuts (reformulés en AG extraordinaire en 2015) ont inscrit bien d’autres objectifs à l’ACIPA qui eux sont loin d’être atteints.

- Le désaccord entre ses membres dirigeants paralyse l’action : faut-il pour autant tuer le cadre historique enrichi par des années de luttes et des équipes successives ?

- La situation est nouvelle et l’ACIPA n’a plus la même place car c’est aux habitants de la ZAD de définir eux-mêmes leur avenir et l’ACIPA ne se retrouve pas dans leur mode d’organisation (l’Assemblée des usages) : Oui une page se tourne mais les habitants de la ZAD (historiques ou non) auront encore besoin et peut-être plus encore que jamais de notre soutien et le cadre de l’ACIPA reconnu par les autorités nationales et locales est d’un poids non négligeable dans ce soutien - capacité d’interlocution, soutien juridique, capacité de mobilisation, d’information… La dissolution affaiblit les luttes qu’il reste à mener pour tracer l’avenir de la ZAD.

- Il y a d’autres structures qui existent ou qui se créent : combien de temps a-t’il fallu à l’ACIPA pour devenir ce formidable outil au service de la lutte ?

Pourquoi maintenant ? Alors qu’on a demandé au gouvernement du temps après l’annonce de l’abandon, on n’est pas capable de se donner le temps de la réflexion ?

A qui profite le crime ? Un boulevard s’ouvre...
- au gouvernement via la préfète : à terre l’association emblématique de cette lutte mais aussi porteuse, grâce à la convergence, aux GPII, d’autres combats, fédératrice d’énergies contestataires autant que citoyennes !
- aux ultras qui portent une violence anti-système que nous avons toujours combattue et qui vont continuer sans doute à mettre la zizanie sur la ZAD (jusqu’à une nouvelle intervention policière ?)
- au CD44 : une belle revanche surtout qu’il n’y a plus de garde-fou pour que sur les terres qu’il va récupérer, s’installent une agriculture peu respectueuse de l’environnement, des projets d’extension d’une zone « verte » aux abords de Nantes, une rétrocession des terres à ceux qui ont déjà beaucoup… La ZAD deviendra-t-elle « la zone à découvrir » où quelques expérimentations donneront bonne conscience à nos élu-es ?

L’ACIPA, au fil des années, grâce notamment à l’engagement que nous avons cru sans faille de ses CA successifs, a engrangé un patrimoine : cagnotte, fichiers, outils de communication. Que va devenir ce patrimoine ? Pouvons-nous faire confiance au groupe de liquidation ? Une association n’appartient pas à son CA mais bien à des adhérent-es. Allons-nous être consulté-es de façon transparente sur les objets de cette liquidation ?

Oui, nous sommes sonné-es mais il va falloir rebondir. On ne balaie pas autant d’années d’engagement d’un revers de pouvoirs cumulés. Nous sommes militants pas seulement contre un aéroport mais pour construire un monde plus équitable, solidaire, ici et ailleurs...

Et puis la situation sur la ZAD est loin d’être apaisée.

Nous avons un engagement moral vis à vis des porteurs de projets qui ont dans des conditions bien plus que précaires permis l’abandon de l’aéroport, alors à nous de ne pas les abandonner !

Les comités -dont certains ont l’estampille ACIPA- n’ont pas eu leur mot à dire dans ce qui peut être vécu comme une trahison. Nous sommes jetés sans autre forme de discussion…

Alors réagissons, soyons force de proposition pour les membres du CA qui ne voulaient pas d’un sabordage de l’ACIPA.

En quittant l’AG, nous avons échangé entre membres de différents comités pour la plupart assez proches géographiquement de la ZAD. Nous ne concevons pas que les choses se dissolvent comme cela. Le hangar de l’avenir peut être le lieu d’une prochaine assemblée des comités. Dites-nous clairement si votre comité jette l’éponge ou bien prend l’engagement de continuer le soutien à la ZAD, sous quelle forme. Faites des propositions.
Nous ne referons pas l’histoire mais nous la continuerons encore un moment ici -et ailleurs-.

Des membres du comité SUD-VILAINE (pour nous situer : tous nos membres ne sont pas à l’ACIPA mais notre groupe hétérogène a su tenir depuis l’hiver 2012 parce qu’il respecte la parole de l’autre, l’engagement des un-es et des autres ; rappelons qu’il a été créé en présence de Michel TARIN.).

par ordre d’entrée en alpha Annick, Charles, Janine, Marie-Claude, Marie-Paule, Paul, présent-es à l’AG Daniel, Denis, Erwan, Hélène qui ont donné leurs pouvoirs