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Lever de charpente sur une ferme détruite pendant l’opération césar pour les deux ans de l’abandon

vendredi 17 janvier 2020

Communiqué du 17 janvier - zad nddl

Lever de charpente sur une ferme détruite pendant l’opération césar pour les deux ans de l’abandon

Tout autant qu’une célébration de la victoire, le 17 janvier de cette année marque une nouvelle phase pour le mouvement vers un avenir commun dans le bocage : celle de la possible renaissance de corps de fermes historiques rasées au fil des tentatives de mise en œuvre du chantier aéroportuaire. C’était un des objectifs que s’était donné le mouvement après l’abandon et la phase d’expulsion d’avril 2018. Il s’est concrétisé aujourd’hui par un moment de mobilisation autour d’un lever de charpente sur l’ancienne ferme de la Gaieté.

Le projet de reconstruction de la ferme de la Gaieté fait parti du premier lot de permis de construire déposé ce mardi en mairie (voir communiqué :ce que la Zad...a permis de construire) https://zad.nadir.org/spip.php?article6694). Deux paysans venus vivre sur la zad dans le cadre de la lutte contre-aéroport anti-aéroport ont obtenu des baux sur des terres proches de l’ancienne ferme. Leurs activités agricoles – élevage ovin et cultures céréalières entre autre- ont ainsi été enterinées. L’idée qu’ils puissent rebâtir une ferme collective sur cet emplacement a été débattu à diverses reprises avec les élus locaux, le département et validé sur le principe. Mais au cœur de l’hiver, ils n’avaient toujours pas d’espace où habiter et mettre en place leurs activités pour la saison à venir. Ils ont donc décidé avec le soutien du mouvement – habitants et usagers du territoires, naturalistes, associations, structures agricoles – de matérialiser un début de chantier par un lever de charpente. Celui-ci a été accompagné d’un moment de rite bâtisseur en mémoire de tout ce qui a déjà été édifié et stupidement rasé par les machines de l’État sur le bocage, mais aussi en forme de présage des différents espaces qui pourront revivre demain.

Depuis les destructions d’avril et mai 2018, nous avons pu renforcer les lieux de vie restés debout, les possibilité d’y habiter et d’y développer des infrastructures pour les activités paysannes, sociales, culturelles, l’auto-organisation ou le soutien à d’autres luttes. Mais la bataille du bâti reste en cours : le nouveau Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI), avec les seuls zonages agricole et naturel, écarte pour l’instant certaines dimensions essentielles de ce qui s’est inventé et enraciné ici. Ce lever de charpente marque donc aussi notre volonté d’œuvrer à la pérennisation de le lieux de vie et d’activités partagés, écologiques, et interconnectés. Ils sont l’assise à partir de laquelle nous voulons penser la défense des territoires face à l’aménagement marchand et climaticide.

La journée se poursuit d’ailleurs par un grand banquet dédié aux luttes victorieuses ou en cours, auquel seront présent plus de 600 personnes. Nous y porterons des toasts avec de nombreuses délégations, notamment de Gonesse ou du quartier libre des Lentillères dont les terres sont aujourd’hui préservées grâce à des années de résistance et d’ancrage.