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Communiqués suite à I’incendie du hangar de l’avenir à Bellevue

jeudi 5 mars 2020

Communiqué de la Coordination des organisations soutenant les projets sur la ZAD de NDDL 4 mars 2020

Après l’abandon du projet de l’aéroport de NDDL une partie des organisations qui ont été dans la lutte a choisi de continuer à soutenir tant le projet global de soin du vivant sur ce bocage précieux, que celui des pratiques innovantes, écologiques, collectives et solidaires initiées pendant la lutte pour la défense du territoire.

La Coordination des organisations soutenant les projets sur la ZAD a donc appris avec stupeur et émotion l’incendie, selon toute probabilité volontaire, au Hangar de l’Avenir le 27 février au petit matin. Cet acte a eu lieu dans un contexte de conflits d’usage difficiles ( « cohabitation conflictuelle, présence de chiens incompatible avec un troupeau , menaces...) alors que précisément une structure, l’assemblée des usages, ouverte à tous, fonctionne depuis des années comme lieu de paroles et d’écoute et a pour objectif de les résoudre. Elle ne peut y réussir qu’à la condition que toutes les personnes y participent, et respectent les droits des autres à même hauteur que les leurs propres, ainsi que les usages négociés pour la zone et pour chaque lieu.

La Coordination condamne cet acte crapuleux visant à attaquer l’un des lieux les plus emblématiques de la lutte, dont la construction avait été portée en 2016 par l’ensemble du mouvement. La destruction de ce lieu est incompréhensible et ne peut se justifier par des divergences de nature politique ou autre.

La Coordination assure les habitants touchés par cette agression de tout son soutien et se tiendra à leurs côtés pour que de tels faits ne puissent se renouveler, pour que la vie pour les communs puisses se poursuivre sur la zad.

Le 4 Mars 2020

Coordination des organisations soutenant les projets sur la ZAD de NDDL : Ami-e-s de la Confédération Paysanne 56, ATTAC 44, Confédération Paysanne, EELV Pdl, Ensemble 44 , LPO 44, NDDL-Poursuivre Ensemble, PARDEM, Solidarité Ecologie la Chapelle sur Erdre, Solidaires44, Sortir du Nucléaire Pays Nantais,


Message de soutien du Comité de saint-Nazaire

La lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes a été menée par diverses composantes dont les comités de soutien.

Après l’abandon, le comité de soutien de Saint-Nazaire continue de s’engager sur le terrain en participant aux assemblées des usages.

Cette victoire s’est concrétisée par le développement de multiples projets qui permettent entre autres la préservation de 340 ha de l’agriculture productiviste.

La tentative d’incendie du hangar de l’avenir à Bellevue, s’attaque à l’ensemble du mouvement et largement aux idéaux qui nous ont tous guidés dans cette lutte.

Ce sont des actes inqualifiables que nous dénonçons.

Nous apportons notre soutien à tou.te.s les habitant.e.s de la ZAD engagé.e.s dans la mise en place de pratiques innovantes, écologiques, respectant la biodiversité, en s’appuyant sur des modes d’organisations collectives et solidaires.

Nous œuvrerons ensemble contre ces actes de déstabilisation du mouvement.

Le comité Nazairien de NDDL Poursuivre Ensemble.


soutien syndical au Hangar de l’avenir

Depuis le monde du travail, nous avons participé à la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, contre ce monde marchand qui détruit toujours plus la nature et aliène l’humanité.

Nous avons fait le choix de nous organiser collectivement, c’est-à-dire de nous syndiquer, afin de contribuer à ce que notre classe sociale prenne conscience de sa force et de ses capacités à changer ce monde. C’est un choix contre l’individualisme, pour un autre partage des ressources et une première forme d’organisation collective.

L’abandon du projet d’aéroport a été une très belle victoire. Une victoire contre le monde marchand, arrachée grâce à une lutte longue de plusieurs décennies, à de multiples épisodes intenses, divers : manifs, chaînes humaines, grèves de la faim pour certains, occupation de la ZAD, jusqu’aux affrontements directs, en forêt ou à Nantes.

Pour nous, cette victoire n’est qu’une étape vers un nouveau monde, un monde de solidarité, de partage…

Nous connaissons l’employeur Vinci, qui a imposé des cadences infernales et des conditions de travail déplorables à l’aéroport de Nantes-Atlantique depuis sa reprise de la concession début 2011.

Mais Vinci ne détruira pas la zone naturelle et vivante autour de Notre-Dame des Landes ; non Vinci n’exploitera pas de salariée·s sur cet aéroport (qu’ils avaient prévu « moderne », c’est-à-dire largement automatisé). Vinci et l’État ont reculé.

Nous étions souvent des dizaines de milliers, jusqu’à 40 000 un certain 8 octobre 2016, jour de levée de charpente du Hangar de l’avenir, près de la ferme de Bellevue...

Cette victoire a été gagnée ensemble, dans une composition hétéroclite de paysan.ne.s historiques, de zadistes, de naturalistes, de militant.e.s anti-capitalistes, de syndicalistes, de simples citoyen.ne.s, etc. Après l’abandon du projet, des personnes ou associations engagées dans le combat contre le projet d’aéroport se sont en partie désengagées de l’avenir de la zad. Mais, acquise collectivement, c’est collectivement que l’après-victoire se doit d’être assumée.

Or, très rapidement, un clivage est né entre un certain nombre d’habitant.e.s acceptant de négocier avec l’État – afin de préserver la possibilité qu’une partie importante de ces terres reviennent à celles et ceux qui les avaient défendues du bétonnage – et d’autres habitant.e.s refusant ces négociations – faisant fi du déséquilibre des forces. Ce clivage n’a fait que s’accentuer, au fil des rancoeurs et des conflits non résolus.

Nous avions alors fait le choix de ne pas nous exprimer, partant du principe que, de la même manière qu’une grève appartient aux grévistes, une telle lutte sur un territoire aussi vaste appartient à celles et ceux qui y habitent. Cela d’autant plus que le choix d’organisation de vie sur la zad est un choix engageant les habitants 24 heures sur 24. Nous y voyons tous les projets qui s’y développent et l’énergie qui s’y déploie. Nous, qui en tant que salariés subissont souvent des hiérarchies et des contraintes incohérentes, apprécions cette manière de travailler et de faire. D’autre part nous comprenons aussi le fait que des gens puissent vouloir vivre sur la Zad sans avoir de « projet », autre que celui de se tenir loin d’un monde coercitif et inhumain.

Avec le temps, l’équilibre entre ces différentes manières de vivre sur la zone ne tient plus. Qui produit la nourriture et pour qui ? Les chiens peuvent-ils se promener n’importe où ? Que se passe-t-il s’ils effraient les moutons ? Qui décide, qui juge, qui fait respecter les règles ? Se retrouver en législateur, juge ou gendarme : comment accepter ces contradictions ? Et pourtant, il faut bien vivre au quotidien.

C’est dans ce contexte que nous avons appris la tentative de destruction du Hangar de l’avenir de Bellevue.

Nous réprouvons cet acte de vengeance stérile, qui ne peut qu’alimenter une escalade violente, et qui aurait pu se terminer par un drame bien plus grave.

Nous invitons à réfléchir sur le fait que l’on ne vit pas sur des terres extirpées du monde marchand, de la même manière qu’on les a « squatté » hier. Ces terres, issues de la lutte, sont devenues communes aux paysans, aux habitant.e.s de la Zad, aux naturalistes, etc. Elles nécessitent d’être prises en charge collectivement ; c’est l’objet de l’assemblée des usages. Celle-ci joue-t-elle suffisamment son rôle, c’est peut-être une question à se poser. Des conflits non résolus ont probablement été sous-estimés.

Certains veulent rester intransigeants sur la liberté de s’installer où ils veulent, comme cela se passait pendant l’occupation de la zone. Or le contexte a changé, ce qui était possible hier ne l’est plus aujourd’hui, et c’est probablement difficile à vivre pour certain.e.s. (L’histoire fourmille d’autres exemples... pendant la seconde guerre mondiale, les maquis étaient souvent ravitaillés gratuitement par les paysans. Évidemment dès la guerre finie, il devint problématique d’aller se servir dans les champs comme on voulait. Cette vie collective dans les maquis avait aussi laissé des traces et beaucoup de jeunes eurent du mal à reprendre la vie « civile »). Il y a un peu de cela sur la zad.

Construire une autre société, une autre organisation de vie, c’est un sacré défi, autrement plus difficile que de s’opposer à un projet.

Il est urgent de sortir de la nostalgie, des rancoeurs, des déclarations et des actes haineux.

Il y aurait une contradiction fondamentale à ce que ces terres, libérées du monde marchand, soient communes quant à leur régime de propriété, et qu’elles renvoient chacun dans un certain individualisme, un certain « libéralisme »... dans leur mode de gestion.

Nous apportons notre soutien aux habitant.e.s ayant à cœur de prendre en charge ces terres collectivement. Nous réprouvons les propos haineux diffusés sur les réseaux sociaux, et relayés sur des médias sans se soucier des conséquences possibles de ces propos.

A bientôt dans les luttes camarades !

Des syndicalistes ayant participé au Collectif syndical contre l’Aéroport et son monde (nov. 2016 – sept. 2018)

Nantes, le 4 mars 2020


Le Comité NDDL bigouden, (sud Finistère) a souhaité réagir aux différents articles parus à propos de l’incendie du hangar de l’Avenir et du conflit aux Rosiers.

ZAD : notre soutien est toujours là

Tout d’abord, nous écrivons pour dire notre tristesse à la lecture des différents articles sur leconflit des Rosiers. Nous souhaitons préciser que nous ne prendrons pas partie dans celui-ci. En effet nous n’avons pas suffisamment d’éléments et prendre partie ne ferait probablement qu’envenimer les relations sur place.

Nous sommes un peu loin, dans le Finistère, mais nous avons soutenu activement trèsrégulièrement la lutte « contre l’aéroport et son monde », toutes les actions jusqu’à l’abandonet après, et toujours en mélangeant nos diverses sensibilités et expériences, (+ ou - anar, +ou - cocos, + ou - vert, + ou - poètes ...). Nous sommes toujours très attentif·ves à ce qui sepasse sur la Zad car on n’oublie pas la partie de la lutte « ...et son monde ».

La Zad a été un phare dans la lutte, ce serait bien qu’elle le reste dans la mise en œuvre d’unautre monde, même si évidemment c’est beaucoup plus complexe. La Zad n’est pas unmodèle mais une source d’inspiration, d’énergie, cette énergie qui vient de toutes lespersonnes vivant sur place, avec leur humeur, leur colère, leur joie, ... Nous avons participéà la lutte contre l’aéroport, nous souhaitons continuer à participer à la lutte pour construireun nouveau monde.

Nous avions envisagé de parrainer un chantier, ça ne s’est pas fait jusqu’alors. Notre éloignement peut-il être un atout pour apporter une médiation dans un conflit ? Qu’estdevenu le groupe des douze qui avait été mis en place ?

La Zad a attiré du monde par son extraordinaire vent de liberté qu’elle a apporté, pour lesgens sur place et à l’extérieur. Vivre ensemble sur un espace restreint nécessite un minimumde règles, mais celles-ci ne doivent pas éteindre ce vent, qui nous a tous et toutes portés.
L’équilibre n’est pas facile à trouver.

Alors les collectifs peuvent-ils aider à garder ce souffle dont on a tellement tous·tesbesoin ? La Zad ne peut vivre fermée sur elle-même, elle fait partie d’un ensemblebeaucoup plus grand, un ensemble fait de luttes et de constructions d’un monde où lesalternatives retenues révéleraient notre humanité plurielle mais pacifiste.

Nous affirmons notre volonté de soutenir ce qui sera mis en place pour toujours se garderde la violence du verbe, des actes, à l’image de ce que nous souhaitons voire émergercomme nouveau monde.

À Pont l’Abbé, le 8 mars 2020Le Comité NDDLBigouden


COMMUNIQUÉ DE L’ASSOCIATION NDDL POURSUIVRE ENSEMBLE

NDDL POURSUIVRE ENSEMBLE a appris avec consternation l’inqualifiable atteinte incendiaire du hangar de l’Avenir dans la nuit du 26 au 27 février. Consternation de voir que les propos haineux diffusés à l’envie sur les réseaux sociaux aient porté leurs fruits.

Quel est le but recherché dans la propagation de ces discours et les appels à « mettre le feu » à la ZAD ? Quelle funeste idéologie se cache derrière ces procédés ?

Pourquoi cibler le Hangar de l’Avenir alors qu’il est pour nous tou.te.s, qui nous sommes battu.e.s contre l’aéroport, le symbole de la lutte et de la victoire collective ?

Au sein du mouvement, jamais il ne fut question d’exclure celles et ceux qui ne portaient pas de projets mais au contraire lors des diverses assemblées de faire en sorte que chacun.e trouve sa place dans les différents collectifs. Dans l’urgence des fiches à rendre tout a été fait pour que toutes celles et tous ceux qui restaient sur la zone et le souhaitaient soient couvert.e.s par le collectif et pour que l’éradication de la ZAD ne puisse avoir lieu.

Quand nous avons créé notre association NDDL POURSUIVRE ENSEMBLE, nous avions en tête le fait que les habitant.e.s de ce territoire devaient pouvoir poursuivre leur désir de prendre soin des terres qu’iels avaient défendues corps et âme et d’y construire une possibilité, une tentative d’avenir désirable face au désastre écologique, donc sociétal, annoncé.

Pour cela, nous serons toujours du côté de celles et ceux qui dénoncent la société capitaliste et qui proposent des pistes, des possibles, discutés collectivement notamment en assemblée des usages. C’est dans ces réflexions menées en commun, en respectant les diversités d’opinions, que nous devons mobiliser nos forces et nos énergies.

Fait à Notre-Dame des Landes le 2 mars 2020

Le CA de NDDL POURSUIVRE ENSEMBLE

https://www.nddl-poursuivre-ensemble.fr/so/19N2M3_OO#/main