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Mars 2015, action de solidarité avec la lutte au Testet, perturbation de l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs 44

mercredi 11 mars 2015

Mardi 10 mars, nous sommes une trentaine a avoir fait le déplacement à l’assemblée générale annuelle des Jeunes Agriculteurs (J.A : sections jeunes de la FNSEA) qui se tenait à Sautron ce soir-là. A notre arrivée vers 19 heures, des banderoles ont été levées sur les porte drapeaux du fronton de la salle où devait avoir lieu l’AG tandis que des tracts (dont celui ci-dessous) étaient distribués aux automobilistes/piétons/cyclistes qui passaient à proximité du rassemblement. Des membres des J.A présents n’ont pas tardé à remarquer notre présence et plusieurs dialogues simultanés se sont engagés. Il leur a été demandé de prendre position sur les récentes actions des sections tarnaises de leur organisation (séquestration des zadistes au Testet, rôle de milice protégée par l’état, incendie de cabanes...). Il nous a été répondu que la FNSEA n’a fait qu’appeler à un "retour à l’ordre public" et toute sortes de dénégations face à nos accusations.

Après un certain temps, les échanges du début, assez paisibles, se sont stoppés. Les gendarmes sont arrivés et une (suberbe) batucada improvisée avec poubelles, casseroles et sifflets s’est mise en marche. Un des adhérents des JA, arrivant pour l’assemblée, n’a vraisemblablement pas apprécié l’accueil, bruyant il est vrai. Il n’’a pas hésité à l’exprimer en poussant violemment une des personnes qui lui tendait un tract. Alors que l’assemblée débutait à l’intérieur de la salle nous nous sommes fait plus bruyant. Une camarade a tenté de laisser une porte de la salle ouverte afin de mieux faire profiter l’assemblée des rythmes endiablés de la batuc’. Un adhérent des J.A lui a donné un coup de porte en ouvrant celle-ci violemment. Elle a eu le front légérement ouvert et un gros hématome. Nous sentions que l’atmosphère se tendait et les menaces de représailles physiques de la part des J.A ont fusé. Ils ont manqué par plusieurs fois d’en venir aux coups, retenus par notre caméra qui filmait et la présence des gendarmes. Quand l’effectif de gendarmes s’est fait plus important et ces derniers moins timides nous nous sommes décidés à repartir (avant le buffet malheureusement). Même si nous ne sommes pas resté-e-s toute la soirée nous espérons leur avoir fait passer une mauvaise soirée et rappeler à leur souvenir l’existence de personnes qui n’apprécient ni les actions de leurs organisations syndicales ni leurs conséquences qu’elles soient sociales ou environnementales.

Représailles : Dans la nuit, vers 4heures du matin, une personne de la zad s’est faite reveillée par 3 personnes visiblement emêchées, venue en voiture. Ces dernières ont tenté de briser la vitre de son camion en le traitant de parasite. Le copain s’est interposé et s’est pris un coup de poing au visage qui lui a ouvert le front. Nous n’avons pas trop de doute en ce qui concerne la sensibilité syndicale de ces 3 courageux.

ci-dessous, les banderoles et un des (3 différents !) tracts distribués

La FNSEA et les JA assiègent la ZAD de Sievens, assiégeons les JA

A Sievens, la CDAG veut construire un barrage sur une zone humide pour irriguer l’agriculture industrielle. Contre ce projet, des opposantes ont créé la ZAD du Testet. C’est là que la police a tué Rémi Fraisse qui participait à une manifestation contre les travaux de déforestation de la zone. Depuis ce moment là, l’État mime la trêve, propose des alternatives qui ne contentent personne, et laisse la voie libre aux pro-barrages. Cette dernière semaine, la FNSEA et les JA se sont relayés pour assiéger les occupant-e-s, avant de passer le flambeau aux flics qui les ont expulsé vendredi 6 mars, jour où les autorités ont décidé de poursuivre la construction du barrage dans une version légèrement réduite.

Nous nous opposons au projet de barrage de Sievens car c’est un énième projet d’aménagement qui ne profite qu’à une minorité, déjà favorisée : directement, il s’agit de quelques grosses exploitations qui profitent des primes au maïs irrigué ; indirectement, c’est l’agriculture industrielle et derrière elle l’industrie agroalimentaire. Comme à Notre-Dame, il s’agit de détruire une zone humide pour construire un projet bidon.

Nous défendons une agriculture paysanne, vivrière et diversifiée. Au contraire, la FNSEA et les JA défendent un modèle agricole productiviste intenable : une malbouffe produite au détriment de l’environnement, l’agrandissement des exploitations au détriment des plus petites, la liste est longue...

Le semaine dernière, les JA du Midi préparaient le travail des flics en assiégeant la ZAD du Testet. Aujourd’hui, nous assiégeons l’assemblée générale des JA de Loire-Atlantique.

Communiqué du collectif Tant qu’il y aura des bouilles du Testet ici