Les enfants de la Zad

Les enfants de la Zad

N’aiment pas qu’on leur casse leurs cabanes

Eux qui avaient construit ici

Depuis deux ou trois ans

Un petit royaume de paix dans la forêt

Près des animaux, des plantes, dessous le feuillage

Qui ne demandaient qu’à vivre ici en harmonie

Construire avec des riens

Se nourrir avec leurs légumes

Et fabriquer leur pain.

Les enfants de la Zad

N’aiment pas qu’on leur casse leurs cabanes

Ils se sont défendus avec des riens

Devant les robots et les machines

Venus détruire leur paradis

Afin soit disant de « développer le pays »

Economie-emploi-fric et tutti quanti

Mais le bocage ne l’entend pas de cette oreille

Et la révolte a gagné du terrain

Devant la brutalité des robots et des machines

Devant ce combat inégal

Beaucoup d’entre nous se sont émus.

Les enfants de la Zad

N’aiment pas qu’on leur casse leurs cabanes

Soutenus, aidés et réconfortés

Par l’amie solidarité

Ils ont reconstruit en quelques jours

De nouvelles cabanes

Dans les champs, dans la forêt

De bric et de broc,

Cadeaux offerts par l’immense foule solidaire

Pourquoi a-t-il fallu qu’à nouveau

Les robots et les machines

Viennent piétiner méchamment leur travail

Fracasser portes, fenêtres et murs en bois ?

Les enfants de la Zad

N’aiment pas qu’on leur casse leurs cabanes

Ils les ont défendues

Leur colère est juste

Le combat inégal

Mais partout maintenant

Le soutien se répand

Bien plus vite que le vent

Qui souffle ce soir sur la Zad et ses enfants meurtris.

Les enfants de la Zad

Défendent bien plus que leurs cabanes

Ils luttent contre l’étouffement

De la terre sous les coups de boutoir

D’un drôle de progrès

Qu’on voudrait nous faire croire

Utile, indispensable et inévitable

Les enfants de la Zad

Se battent pour eux, pour nous, pour la terre nourricière

Chapeau bas et courage !