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Retour sur la rencontre avec des compagnons de l’Arche : échanges sur les moyens de lutte

jeudi 7 février 2013

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Rencontre avec des compagnons de l’Arche, échanges sur les moyens de lutte.

Le mardi 5 février sont venus à la Vache Rit des compagnons de l’Arche, qui vivent (ou vivaient) dans l’une des communautés fondées par Lanza del Vasto.

Je ne prétends pas ici faire un compte rendu intégral de cette rencontre, mais plutôt transmettre ce qui m’a le plus marqué.

Malheureusement peu de zadistes étaient présent.e.s, ce message s’adresse aussi (et en particulier) aux zadistes qui ne se qualifient pas de « non violent.e.s ».

Comme en témoigne l’une des personnes, des changements importants sont impulsés par un besoin de cohérence, en réponse à la question « En quoi mes actes correspondent à ce que je crois ? » , question venue pour elle après des années de militantisme violent durant la guerre civile espagnole et après la prise de conscience que vivre ensemble autrement est possible.

La question ne se pose pas sur l’opposition entre le ’’violent’’ et le ’’non violent’’, mais sur la complémentarité et la compatibilité des moyens d’action mis en œuvre, l’important étant de rester cohérent.e.s avec ce que nous voulons créer ; une fois d’accord sur des objectifs communs, nous pouvons agir ensuite. ’’La fin est dans les moyens’’ La violence peut être un choix à un moment donné : le principal, c’est d’agir. Gandhi disait que ’’entre la lâcheté et la violence, il vaut mieux la violence’’. Ce n’est pas le caractère violent d’une action qui permet de la condamner, la non violence n’a rien à voir avec la morale !!

Une action dite ’non violente’ est susceptible d’être réalisée par le maximum de personnes, sans distinctions d’âge, de sexe ; elle est aussi soutenue par un maximum de personnes. Ce que l’on appelle ’non violence’, c’est aussi prendre notre place dans une lutte collective ; c’est refuser de céder notre place dans la lutte parce que nous ne nous en sentons pas capables quelle que soit la raison, c’est refuser de déléguer notre pouvoir d’action à une élite -comme le fait l’armée. C’est aussi ne pas déléguer la diffusion de l’information : si chacun.e amène une personne sur place, cette personne en parlera à ses ami.e.s, et ainsi de suite ; l’information de proximité est encore la meilleure !

Le combat est mené de l’intérieur de soi comme de l’extérieur, et la lutte ne se fait plus contre la société mais pour une meilleure société (ou autre chose de positif), car la plupart d’entre nous ne souhaitent pas sortir complètement de système tel que c’est mais plutôt y trouver une place qui nous semble la plus cohérente possible.

Au sein d’une lutte, ça vaut le coup d’essayer de travailler le plus possible ensemble, même si on a des moyens différents, même si on ne nous a pas appris à vivre ensemble ; on voit qu’on sait détruire, mais construire collectivement est plus difficile. Lorsqu’il y a un désaccord, c’est avec l’action réalisée et non pas avec la personne, que ce soit entre zadistes, entre opposants en général ou avec les gendarmes. Le gendarme a peur, probablement autant que nous ; il est possible d’aller les rassurer en leur disant que nous ne sommes pas les ’’rebuts de la société ’’, car ils sont bien souvent brifés à notre sujet par leurs supérieurs, et pas dans le bons sens ! Par la communication, on peut comprendre l’autre, celleui qui agit d’une façon avec laquelle nous ne sommes pas d’accord, qui a un petit bout de la vérité même si ce n’est pas le même bout que celui que nous avons ; se mettre dans la peau de l’autre et l’écouter peut lui permettre de nous écouter ensuite, on joue le jeu de se laisser transformer par lui/elle en entrant en contact avec lui/elle, tout en gardant en vue qu’il n’y a pas de gagnant.e s’il y a un.e perdant.e : l’objectif est de gagner ensemble.