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mercredi 16 mai 2018
Lors de la dernière entrevue le 7 mai entre la délégation commune et la préfecture, nous avons de nouveau insisté - comme depuis des semaines - sur les questions de l’habitat et des activités non agricoles. Au fil du dialogue, la préfète nous a invité à lui écrire dans l’objectif de régulariser la situation des habitats par le biais de conventions.
C’est dans la ligne de cette rencontre que nous avons remis aujourd’hui à la préfecture un dossier collectif de demande de conventions d’occupation nominatives sur les habitats de la zad. Ces demandes de convention incluent des anciennes maisons qui n’ont pas été démolies du fait du projet d’aéroport aujourd’hui abandonné, mais aussi des bâtiments construits au cours des dix dernières années pour des besoins de logement et de mise en place d’activités agricoles, artisanales, sociales ou culturelles. Ces demandes de conventions concernent la nouvelle génération d’habitant.e.s venus prendre soin du bocage mais aussi un certain nombre d’habitant.e.s historiques qui n’ont pas d’activités agricoles et qui n’ont aujourd’hui aucune garantie sur leur habitat.
En dépit du fait que les différents projets agricoles présentés dans le dossier collectif ont été jugés positivement par la DDTM et que le ministre de l’Agriculture a hier ouvert la voie à de possibles signatures immédiates de conventions d’occupation, des problèmes majeurs persistent. Entre autres :
rien n’est clair quant au calendrier de prise en charge des projets qui ne seraient pas susceptibles de signatures immédiates de Convetions d’occupations. Nous refusons tout tri de l’ensemble des dossier présentés. Ce sont leur entremêlement, leur diversité et la mise en partage des ressources et parcelles qui font la susbtance de la vision de territoire solidaire qui s’est construite dans ce bocage.
des parcelles prises en charge depuis plusieurs années par des installations agricoles nées dans le cadre du mouvement de défense du bocage sont aujourd’hui revendiquées par des agriculteurs ayant accepté de toucher les indemnités et de céder leurs terres. En ce qui concerne ces parcelles, l’Etat refuse pour l’instant de trancher, comme nous le demandons, en faveur des nouvelles installations plutôt que de l’agrandissement d’exploitations existantes.
nous n’avons aucune assurance quant à l’absence de menaces sur les projets artisanaux, culturels ou sociaux qui se sont développés dans le bocage et quant à leur possible pérennisation.
le double-jeu de l’Etat, qui alterne négociation et intervention policière musclée, se manifeste en ce printemps par un criant paradoxe : prétendre vouloir accompagner des projets agricoles tout en entravant les travaux de mise en culture par une occupation policière prolongée du territoire.
Dans l’immédiat, notre préoccupation centrale concerne la menace d’une nouvelle vague d’expulsions des lieux de vie et espaces d’activités de la zad. Toutes nouvelles évacuations ne feraient que faire remonter dramatiquement la tension et provoquer de nouveaux gâchis, laissant plus de personnes encore privées de leur logement et de leurs espaces quotidiens d’activités. Nous ne pouvons par ailleurs avoir aucune confiance dans les propos du gouvernement sur l’ampleur et la nature de cette opération qui risque de faire encore de nombreux blessés.
En cas de démarrage d’une nouvelle opération d’expulsion, nous appelons à venir résister sur le terrain ainsi qu’à des rassemblements et actions ailleurs en France et au-delà. Une manifestation sera appelée à Nantes le samedi suivant des journées d’expulsion ainsi qu’une convergence sur la zad le dimanche.