T’as vu ce travail de nains ?... Ouais, mais pas de nains de jardin...

Nddl : T’as vu ce travail de nains ?... Ouais, mais pas de nains de jardin...

T’as vu ce travail de nains ?... Ouais, mais pas de nains de jardin... Entendu ce samedi soir d’un couple (plutôt jeune) qui contemple, éberlué, les dizaines de personnes faisant la chaîne sur plusieurs centaines de mètres pour déplacer de la remorque qui les a amenées jusqu’au lieu de leur utilisation (toilettes sèches) d’énormes quantités de planches...

C’est fin de journée samedi à Notre Dame des Landes. Le montage des grandes cabanes en bois a été spectaculaire, elles seront hors d’eau en début de nuit (l’une déjà couverte, pour l’autre, la charpente est commencée à poser, et on peut la bâcher en attendant la suite du travail ce dimanche matin). Les amis comprennent enfin la rigueur et l’énormité du travail de la commission ’reconstruction’ pour la conception du plan d’ensemble, pour la préparation des éléments à assembler... Les yeux brillent à la lumière des lampes frontales, incrédulité, admiration, émotion... Oui, c’est bien une réoccupation LEGITIME BIEN QU’ILLEGALE que nous sommes en train de réaliser et d’assumer tous ensemble.

Plus tôt dans l’après midi, sur le terrain d’accueil de la manifestation, vers la fin des prises de paroles, j’ai reparlé du sommet de Florence (où une partie des participants a travaillé pendant deux jours sur les grands projets inutiles imposés européens), et de sa séance de clôture.

« Je tiens à vous faire entendre..., à vous faire partager..., l’énorme ovation qui a accueilli l’énoncé du seul nom ’Notre Dame des Landes’. Certes, il s’agissait d’un public de militants, mais tous les participants étaient au courant et suivaient régulièrement les différents blogs... sites... Tous ont apporté leur soutien à notre lutte. Mais dans le même temps ils attendent beaucoup de nous. Ils attendent que, gagnant nous-même cette bataille, nous puissions soutenir les leurs et participer ainsi à la victoire contre toutes les fuites en avant portées par ces grands projets. Ce sont des luttes pour la possibilité de survie, sur notre planète, de sociétés et de modes de vie solidaires, démocratiques, assumant la finitude des ressources de notre monde, la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation des terres agricoles... de sociétés du ’bien-vivre’.

Ce que nous vivons ici tous ensemble dépasse largement Notre Dame des Landes...

Mercredi soir

toujours beaucoup de monde sur place, les différents chantiers sont de vraies ruches aidés/encadrés par des pros : nous avons (eu) la participation d’apprentis charpentiers, d’élèves et de profs d’archi, de spécialistes de constructions alternatives... La Vache Rit commence à être déménagée, ce qui acte qu’à cette solution solidaire provisoire, qui a été essentielle pour le maintien des habitants de la Zad sur la zone après les expulsions/destructions, vont maintenant se substituer des solutions et des organisations plus pérennes. Allez voir https://zad.nadir.org/spip.php?article636

Une très forte mobilisation se maintient autour du Rosier, pour éviter sa destruction (la maison est expulsable depuis le vendredi 16). Le Rosier est la 1ère maison occupée de la ZAD, suite à la volonté des opposant⋅e⋅s à l’aéroport de faire venir d’autres habitant⋅e⋅s. En 5 ans d’occupation, de nombreux moments de partage, de résistance et de coups de main ont été échangés. C’est logiquement que tou⋅te⋅s ensemble nous nous réapproprions cet espace le jour où la volonté des professionels de la politique est de raser la zone (communiqué du 15). Les barricades sur les chemins d’accès ont été multipliées, renforcées... Elles sont gardées en permanence et ont pour but d’empêcher l’avancement des engins lourds de destruction, mais ne peuvent empêcher le passage des militants (ou des gendarmes) par les bois, les haies, les champs... Elles demeurent le symbole de la volonté et de la rage de résistance aux expulsions/destructions. Lundi soir une alerte générale a été lancée, pour cause d’importante circulation de camions et de gendarmes : en fait, ils se sont montrés, pour accentuer la pression, puis sont aller faire un bel entrainement Seveso mardi (simulation d’incendie à la raffinerie Total de Donges), histoire de montrer au bon peuple combien leur présence est rassurante et utile...

Il est pratiquement impossible à cette heure de faire des pronostics sur le moment ou aura lieu l’assaut contre le Rosier.

Je suis infiniment frustrée de ne pouvoir participer au chantier... Bientôt plus d’infos sur la suite.

Amitiés Geneviève