Accueil > Textes > Témoignages > Des flics en civil s’infiltrent sur une barricade et arrêtent plusieurs de (...)
mercredi 28 novembre 2012
Hier, sur la barricade-sud à hauteur du pré qui va au Far-Ouezt nous sommes une centaine à faire face aux forces du désordre afin de défendre un de nos derniers lieux de vie encore intact.
Il est 16 heures. Une cinquantaine de Play-mobiles se mettent en formation d’attaque en moins d’un quart d’heure.
6-7 personnes masquées passent la barricade, se rapprochent dangereusement des flics et incitent les autres camarades à se rapprocher elleux aussi de la flicaille. À nouveau 7-8 potes passent la barricade ce qui surprend les résistant.e.s resté.e.s derrière. Du coup, illes se retrouvent à une quinzaine à faire face à la charge des forces de destruction de l’État saucialiste sans aucune protection.
Alors qu’un nuage de lacrymos envahie la barricade, nous voyons subitement une scène hallucinante se dérouler sous nos yeux, nos camarades se battre entre eux.
Nous comprenons rapidement qu’il s’agit d’infiltrés.
Deux BAC-heuh (flics en civil ou gendarmes peu importe) déguisés en mode black-block jettent littéralement un des nôtres dans le fossé. Deux autres BAC-heuh défoncent un camarade et le plaquent au sol.
Tout va très vite, derrière la barricade, les nombreux tirs de lacrymos rendent d’un coup l’air irrespirable et obligent la résistance à reculer.
Alors que derrière le chaos est total, le mur de Play-Mobiles s’arrête à trois mètres de la barricade et nos potes disparaissent rapidement derrière eux.
Tout était calculé au millimètre. La flicaille vient pour la première fois depuis le début de l’opération César, initiée le 16 octobre dernier, d’arrêter au moins 4 de nos camarades sur une barricade. C’est en effet la première fois que des flics s’infiltrent parmi nous de la sorte.
Il est évident que les raclures mafieuses qui sont directement intervenues ont volontairement isolé nos potes, les incitant même à les suivre et à se rapprocher le plus possible des forces armées terroristes saucialistes afin de les défoncer et de les arrêter en soit disant flagrant délit alors que nos camarades ne font que défendre les derniers lieux de vie encore debout après 6 semaines de destruction systématique de la ZAD.
Alors que le Gouvernement, par la bouche du Préfet de Loire-Atlantique, ose parler d’apaisement, cette ultime provocation de l’État terroriste remet les pendules à l’heure et détruit, de fait, toute possibilité de dialogue en utilisant ce genre de procédés immondes.
La seule alternative qu’a le Gouvernement saucialiste est de retirer au plus tôt les agents provocateurs qu’il envoie sur les barricades et sur nos lieux de vie (flicaille en civil, indics, etc.) ainsi que toute présence militaire sur la ZAD.
Rien n’est à négocier. Le projet d’Ayraultporc doit être définitivement abandonné au plus vite à moins que le gouvernement n’ait pour unique désir de continuer à jeter de l’huile sur le feu en pariant sur un hypothétique pourrissement alors qu’il est le seul responsable de cette situation qui lui échappe totalement.
Que le gouvernement ne se fasse aucune illusion, il est aux abois et il n’arrivera jamais à entamer notre détermination malgré ses basses manœuvres.
Non à projet d’Aéroport et à la destruction de 2000 hectares de bocage et de lande !
Non aux provocations de la flicaille saucialiste !
Notre mode de vie autogéré, sans chef, sans aucune hiérarchie, qui refuse en bloc la société consumériste capitaliste que l’on veut nous imposer, n’est pas négociable.
Nous sommes ici chez nous et nous ne partirons pas.
La répression d’État ne passera pas !
Libération immédiate de nos camarades arrêtés hier !
Vinci dégage !
Des zadistes témoins oculaires directs des arrestations de nos camarades