Zone A Défendre
Tritons crété-e-s contre béton armé

Accueil > Camarades de lutte > Autres luttes contre l’aménagement capitaliste du territoire > [Testet] 25-26 août 2014 : ré-occupation de la zone et bastons avec les flics (...)

[Testet] 25-26 août 2014 : ré-occupation de la zone et bastons avec les flics autour des préparatifs du chantier

vendredi 29 août 2014

Depuis le 15 août, un campement léger a été installé à la Maison de la forêt, avec un "info ZAD" permettant d’expliquer aux touristes et aux habitués des lieux les raisons de la lutte contre le projet de barrage. Des personnes motivées ont tenté alors d’installer des cabanes sur la zone humide. Les flics sont venus tous les jours pour visiter les lieux et détruire les débuts de constructions qu’ils réussissaient à trouver.

Le week-end du 23-24 août, une caravane a été posée sur la parcelle 386, appartenant au CG81, parcelle où avait été construit, puis détruit le camp dit "La Bouillonnante" (du 25 janvier au 27 février 2014).

Peu de moyens... Mais grosse solidarité.

Le 25 août au matin, trois opérations simultanées ont eu lieu de la part des mafieux :
- gros déploiement de gendarmes, mobilisés des casernes environnantes jusqu’à Albi. Certains très très excités, les yeux plein de noir, sont venus chauffer les occupants, jusqu’à provoquer des bastons puis, deux arrestations dont une pour "violence sur militaire".
- pendant ce temps que tout le monde pensait qu’ils venaient expulser, un tractopelle du CG81 est venu réaliser un terrassement en bas de chez Odette Morel, celle qui vend le Testet à la CACG pour 12000 euros l’hectare, trois fois le prix de la terre. Là, ils veulent installer la plateforme logistique, pour les engins de déboisement.
- et enfin parrallèlement, des naturalistes de l’entreprise NCA Environnement continuent le boulot de prélèvement d’espèces protégées sous escorte militaire, avec la prétention de les sauver et de re-créer leurs zones humides ailleurs.

Préparatif de la plateforme logistique en bas de la vieille Morel, lieu-dit le Testet, en milieu de vallée

Dans la nuit, il y avait suffisamment de forces pour préparer la journée suivante, alors une barricade a été montée de bric et de broc sur le pont du Tescou à 150 mètres de la Bouillonnante, barrant l’accès sud de la vallée. Donc au matin du 26 août, vers 8h, les mêmes gendarmes de la veille ont été surpris par la barricade. Quand ils ont dit "Soyez raisonables, de toutes façons, vous savez qu’on va passer", on a entendu "Soyez raisonables, de toutes façons, ce barrage ne va pas se faire, alors rentrez chez vous !".

Gendarmes locaux face à la barricade sur le pont du Tescou en bas de vallée

Prudents, ils ont appelé du renfort, c’est un peloton de PSIG, casques, bouclier, qui a chargé la barricade vers 10h. Un tir de flash-ball a rententi, un camarade a senti passer la balle juste à côté de sa tête. Les copains ont mis feu à la barricade pour les empêcher de passer. Et là, bloqués. Pendant des heures, ils ont tenté de passer sur le côté, par la forêt, par les champs, à chaque fois repoussés par des jets de pierres et des personnes bien déterminées à ne pas laisser la zone aux mains des mafieux. Vers 16h00, les PSIG ont finalement trouvé la faille et ont fait reculer les résistants au camp de la Bouillonnante. Puis, sont arrivées des personnes sortant de leurs boulots qui ont rejoint la Bouillonnante, des pourparlers se sont engagés entre le capitaine de gendarmerie et les opposants au projet de barrage. La dernière barricade avant la Bouillonnante a été tranquillement dégagée de la route et les militaires sont rentrés chez eux dans le calme (sauf pour les toujours-très-très-excités). Chose étrange, pour la trentaine de coups de feu de flash-ball entendus dans cette journée, il n’y a eu qu’un seul blessé au bras. On sait parfaitement que les militaires peuvent mutiler à vie avec ces armes : crevage d’yeux, lésions graves à l’abdomen, aux membres, à la tête. On sait qu’ils cherchent à faire peur pour maintenir le système des mafieux. On peut imaginer deux explications à ce qu’ils n’aient pas une seule fois réussi à mutiler un manifestant ce jour-là, comme ils ne font d’habitude : ils avaient peut-être consigne de tirer à côté ? Qui sait… Où sinon, on peut penser qu’ils ne savent pas viser, que les anciens modèles de flash-ball ne valent pas les nouveaux LBD (Lanceur de Balle de Défense), dont la précision est démoniaque… Qui sait… Ailleurs, des personnes se sont organisées pour aller gêner les travaux des engins sur la plateforme logistique et les travaux des naturalistes. Au final, le camion qui transportait de la terre a été caillassé, ce qui a suffit à le faire stopper son activité vers 11h. Les naturalistes ont eu plus de chance. Mais c’est loin d’être fini...

Merci à elleux...