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Un camarade tué au Testet – Appel à manifester contre la violence d’Etat – à Nantes et ailleurs

mercredi 29 octobre 2014

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Un camarade tué au Testet – Appel à manifester contre la violence d’Etat – à Nantes et ailleurs

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES ORGANISATEURS-TRICES DE LA MANIF de samedi 1er novembre contre les violences policières :

APPEL A MANIFESTER SAMEDI CONTRE LES VIOLENCES POLICIERES Rdv samedi 1er novembre, à 14h, devant la préfecture à Nantes.

Nous ne voulons pas que la mort de Rémi tombe dans l’oubli tout comme nous n’oublions pas les centaines d’autres mort.e.s et les inmombrables blessé.e.s sous les coups de la police, dans la rue, les commissariats, les prisons, aux frontières... Nous appelons tous et toutes à construire ensemble une mobilisation d’ampleur afin d’exiger l’arrêt immédiat des meurtres et mutilations perpétrées par l’Etat. Nous souhaitons que de multiples formes d’expressions puissent converger. Durant cette manifestation, nous avons l’espoir qu’un temps soit consacré à la rencontre, aux échanges et aux témoignages sur les violences policières. Venez avec vos visuels, vos pancartes, affiches, slogans et toutes vos idées... Depuis des années des collectifs alertent sur la dangerosité des armes dites « non létales » utilisées par la police.

L’Etat tue et mutile parce qu’on le laisse faire. Nous avons le pouvoir d’arrêter ça.

STOPPONS-LE !!!

Combien faudra-t-il de mort.e.s pour que nous désarmions enfin la police.

Vu les circonstances, nous demandons à Mr le préfet de s’engager à ne tuer et à ne mutiler personne samedi. Note aux journalistes : Nous comptons sur vous pour relayer cette dernière requête au préfet.


- Les rassemblements en France :

https://zad.nadir.org/spip.php?article2697

- Quelques collectifs contre les violences policières  :

  • Urgence, notre police assasine : urgence-notre-police-assassine.fr
  • Vies volées, à toutes les victimes des états policiers : atouteslesvictimes.samizdat.net
  • Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires : resistons.lautre.net
  • Observatoire des libertés publiques : quefaitlapolice.samizdat.net
  • CARILA : Comité anti-répression issu de la lutte contre l’aéroport (aux alentours de Nantes)

Pendant la nuit de samedi à dimanche un manifestant, Rémi, a été tué au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement contre le barrage de sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont convergé sur la zad du Testet après des mois d’attaques policières, de destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la défendaient. En fin d’après midi puis plus tard dans la nuit, des dizaines de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi. Elles ont été repoussées à coups de flashballs, de grenades assourdissantes, de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D’après les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les forces de l’ordre. La Préfecture affirme ne rien vouloir déclarer à ce sujet avant le résultat public de l’autopsie lundi. Le gouvernement a déjà commencé à stigmatiser les manifestants, et tente de diviser pour noyer le poisson. Mais ils savent bien que, quoi qu’ils fassent, cette mort aura des conséquences explosives.

Ce décès révoltant n’est malheureusement pas suprenant dans ce contexte. A Notre dame des landes, au Testet et partout où nous nous opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement crû de la violence d’Etat. Si nous avons bien compris de notre coté que nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau. Pendant les mois d’expulsion de la zad de Notre Dame des Landes, de nombreux camarades ont été blessés gravement par des tirs de flasballs et grenades. Sur la seule manifestation du 22 février 2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flashballs ont perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été évités de justesse lorsque des opposants se sont faits délogés, notamment des cabanes qu’ils avaient construites dans les arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions, à l’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport de Notre dame des landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui l’aménagement marchand du territoire.

Plus quotidiennement la répression s’exerce face à ceux qui luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées, plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas seulement par la domestication minutieuse des individus et des espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais aussi par un usage déterminé de la terreur.

Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout dès demain, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’Etat. Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non léthales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec tous ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, mais aussi avec tous ceux qui tombent plus silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs. Nous ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent d’anéantir, et à leur faire obstacle.

Nous ne laisserons pas le silence retomber, nous n’oublierons pas !

Des occupant-e-s de la zad de Notre dame des Landes

Manifestation samedi 1er novembre à 14 heures devant la préfecture contre les violences policières, quelles qu’elles soient, où qu’elles sévissent. La mort de Rémi n’est pas une bavure. Le maintien de l’ordre face à celleux qui le menacent nécessite de faire peur, de brutaliser, mutiler, enfermer, tuer. On se souvient des violences des expulsions à l’automne 2012 sur la Zad, des personnes gravement blessées, des blessé-e-s et éborgnés le 22 février dernier à Nantes, mais on pense aussi à la répression quotidienne et à la violence policière à l’encontre des personnes racisé-e-s dans les quartiers, à l’enfermement et aux violences dans les prisons et centre de rétentions, etc, etc...

Plus d’infos zad.nadir.org – nantes.indymedia.org

Documents joints