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BLACK LIVES MATTER

jeudi 18 juin 2020

Pas de justice, Pas de paix

Ce n’est plus un fait inconnu, le 25 mai 2020 George Floyd, un homme noir, habitant de Minneapolis est assassiné par un policier. Depuis les États-Unis s’embrasent. Et les manifestations contre les violences policières dans le reste du monde se multiplient.

En France les mêmes délits et crimes racistes sont incessants, arrestations au faciès, insultes, coups, blessures et la mort pour certains. . .
Quelques jours après la mort de G.F., Dans l’affaire Adama Traore, la justice a rendu son verdict, les gendarmes ne sont pas responsables de la mort d’Adama. En 2016, Adama Traore, un jeune homme noir qui fêtait ce jour là ses 24 ans fait l’objet d’un contrôle d’identité. il allait justement récupérer sa nouvelle carte, Il tente d’éviter le contrôle mais des gendarmes l’arrêtent et utilisent la technique du « placage ventral ». Bien que dangereux ; il est fréquemment pratiqué et responsable d’un certain nombre de morts. [1]

Ce jour-là, elle a provoqué l’asphyxie et la mort d’Adama. Mais Adama n’est pas le seul. Depuis des années la liste des noms de personnes tuées par la police ne cesse de s’allonger : Adama Traoré, Yassim El-Yamni, Zyed Benna et Bouna Traore, Lamine Dieng, Babacar Gueye, et tant d’autres, tous humiliés et assassinés par les forces de l’ordre dans la plus grande impunité [2]. Des morts et des blessés, voilà le superbe palmarès de la police, qui soi-disant protège le peuple, dans une soi-disant démocratie ou soi-disant la peine de mort a été abolie. Aujourd’hui en France 1 personne sur 3 dit avoir peur de la police. Et pour cause, on se demande ou sont ses limites. Il y a quelques jours à Bondy, un adolescent de 14 ans, arrêté pour "vol à l’étalage" est ressorti de sa garde à vue avec des côtes cassées et de nombreuses contusions, la moitié de son visage est tuméfiée, et il risque de perdre son œil. Au commissariat il a été maintenu au sol par les pieds pendant qu’un agent lui mettait des coups de bottes dans le visage [3].

Rendue surpuissante et blanchie (quelle belle expression) dans la majorité des cas de violences , la police brutalise, tue et terrorise les populations de tous les pays. Et les populations non blanches en sont les premières victimes. Il est inacceptable de vivre dans un monde ou la vie de certain.es vaut plus que celle d’autres, pourtant c’est ce qui se passe, les personnes noires ou non blanches sont particulièrement visées par la police et se retrouvent plus souvent en situation d’arrestation ou envoyées en prison.
Plus globalement la police joue bien son rôle dans les discriminations systémiques dont notre société fait l’objet ou bien en est responsable (au choix)..

Elle a blessé et mutilé des milliers de manifestants pendant les gilets jaunes, des lycéen.es, des travailleur.euses, bref des personnes qui cherchent à faire valoir leur droit ou simplement à vivre.

Aujourd’hui il est rassurant de voir qu’au moins quelque chose se passe, pas au niveau des autorités, mais dans la rue, dans le monde entier, ou des milliers de personnes se sont rassemblées, parfois malgré les interdictions, pour dire non au racisme, non aux meurtres de la police et à sa violence. Ces manifestations sont le reflet d’une volonté de changement et offre un soutien aux familles de personnes assassinées, qui sont accablées d’ une douleur inacceptable, une blessure qui ne peut pas se refermer. Elles sont laissées dans un dénuement total par la justice, voire la police et la justice se retourne bien souvent contre la victime pour dédouaner des actes barbares, le focus étant fait sur le casier judiciaire de la personne, ses mœurs ou ses "mauvaises fréquentations". On entend plus souvent parler des déboires de la personne que de ses blessures"il était ivre", "il était sous l’emprise de stupéfiants", "il a déjà été en prison", "il est mouillé dans un trafic de drogue"....comme dans l’affaire Théo, où le jeune homme avait été violé par les policiers -au lieu de recevoir des excuses publiques, les médias ont très vite fait émerger des histoires de corruption au sein de la famille...Mais où est le rapport.? !
Parce que les gens ne sont pas "innocent", c’est moins grave de se faire violer, torturer ou tuer ?

La police blesse, mutile et assassine.
Contre leur violence et leur impunité, continuons à manifester notre colère et notre volonté de changement, ainsi que notre soutien auprès des proches des victimes.

Pas de justice, pas de paix !

Quelques liens en vrac...et pas du tout exhaustifs

un très beau discours de Tamika Mallory (avec la même réserve que "Cerveaux Non Disponible, expilqué sous la video)

https://www.facebook.com/cerveauxnondisponibles/videos/603306803725248/.

- Un article de Reporterre Violences policières : des dizaines de victimes, la police impunie
https://reporterre.net/Violences-policieres-des-dizaines-de-victimes-la-police-impunie

- un article de Bastamag de 2014 avec une frise des mort.e.s imputées à la police (de 1962 à 2017 !) :
https://www.bastamag.net/Homicides-accidents-malaises-legitime-defense-50-ans-de-morts-par-la-police

- « Gardiens de la paix », un podcast d’ARTE RADIO. Florilège horrible mais difficilement contournable de propos racistes (et sanguinaires) de la part de flics. Bon courage pour l’écoute.
https://www.arteradio.com/son/61664080/gardiens_de_la_paix

collectif vies volées :
https://www.viesvolees.org

facebook vérite pour Adama :
https://www.facebook.com/La-v%C3%A9rit%C3%A9-pour-Adama-160752057668634/

Justice Vérité Pour Wissam
www.justicepourwissam.com

collectif justice pour Babacar :
https://justicepourbabacar.wordpress.com/author/justicepourbabacar/

- « Police tu l’aimes ou tu la quittes » une émission des pieds sur terre.
"Excédés et fatigués, ils ont préféré quitter la police nationale et se reconvertir pour ne pas sombrer dans le désespoir. Aujourd’hui, ils dressent un portrait sans concession de leur ancien métier. Racisme, violences, carriérisme, pression du chiffre, heures sup, abus... Nicolas et Yann racontent."

https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/police-tu-laimes-ou-tu-la-quittes

Notes

[1Le décubitus ventral, avec maintien sur le ventre, peut être utilisé comme technique d’immobilisation. Souvent associé d’une compression du thorax ou de l’abdomen, l’usage du décubitus ventral peut mener au décès de la personne immobilisée par asphyxie si la position est prolongée ou si d’autres facteurs de risques sont conjugués, comme le délire actif, pouvant être lié à la prise de cocaïne. L’asphyxie liée aux méthodes d’immobilisation et à la consommation de drogue est pointée du doigt par plusieurs études médicales comme étant la cause de l’augmentation significative du nombre de cas de morts subites en détention policière dans le monde depuis le début des années 1980 jusqu’au début des années 2002.

selon l’ACAT (Action chrétienne pour l’abolition de la torture), le plaquage ventral « a fait au moins 8 morts ces dix dernières années » et a été aboli en Suisse et en Belgique, de même qu’il est interdit pour les forces de l’ordre de New York et de Los Angeles. En France, Dominique Baudis, Défenseur des droits, dans une décision d’avril 2012 insiste sur la dangerosité de cette technique. En 2011, Amnesty International dénonce son utilisation, notamment sur le fait que face à un individu agité, « un agent de la force publique aura tendance à exercer […] une compression supplémentaire, afin de maîtriser la personne, compromettant davantage encore ses possibilités de respirer ».

Aux États-Unis, la pratique est interdite dans plusieurs villes. Elle le devient en 1980 à Los Angeles, après que la ville a connu une dizaine de morts. New York fait de même en 1993. Un cas notable de mort par plaquage ventral dans le pays est celle d’Eric Garner en 2014 à New York.
La mise en décubitus ventral est autorisée en France, à l’exception des forces de la police aux frontières, depuis un décès en 2003.

[3“Il y avait trois garçons et une femme. Ils m’ont plaqué au sol, ils ont mis un genou sur ma tête, un genou sur mes épaules, ils m’ont mis les menottes. La femme qui est blonde tenait mes chevilles pendant qu’un agent barbu, assez gros, me donnait des coups de bottes dans la tête.”